Après avoir réalisé une série sur les jeunes à Alger pour France Inter, nous nous sommes rendues compte à quel point la frontière était étanche entre algériens et français, à quel point il fallait forcer l’entrée, d’un côté comme de l’autre, si nous voulions nous parler, nous la nouvelle génération.
C'est à ce moment là que nous avons eu envie de voyager en Europe. Il fallait profiter de ces frontières qu'il est possible de traverser sans visas et sans contraintes. Entre européens, nous ne parlons pas tous la même langue, mais nous avons en commun des auteurs, des films, une histoire, un imaginaire, l'envie de ne pas être une génération perdue et de lutter contre les extrémismes. Et puis, nous refusions que tout soit réduit à la crise économique, à la crise de l'Euro, ou à l'incapacité des institutions à y faire face. Nous voulions opposer des visages à ces difficultés sans chair. Il fallait embrasser le nord et le sud, l'est et l'ouest, l'histoire et le futur. Comme John F. Kennedy proclamant «je suis un berlinois» le 26 juin 1963, nous étions tous sarajeviens, durant le siège de Sarajevo, entre 1992 et 1996, ou norvégiens au lendemain de la tuerie d'Utoya, en juillet 2011.
Voilà pourquoi, nous sommes donc parties à la rencontre des jeunes de 20 ans qui font bouger le Vieux continent, dans six métropoles européennes : Berlin, Liverpool, Séville, Oslo, Tallinn et Sarajevo. Nous avons parlé de foi, de création, de précarité, de dialogue entre les générations. Pour lanc