Sous les projecteurs, Safia pétille. Son franc parler et son humour lui permettent de tout dire. Pour elle, la religiosité, qui ne met pas hommes et femmes à la même enseigne, et la mondialisation, dans sa facette marchande, ont fait alliance pour aliéner le genre féminin. Ils sont son axe malin. Ce qu'elle désire, c'est l'égalité des droits «à toutes les échelles».
Pour ce faire, et après avoir été ni pute ni soumise, elle s'est engagée avec les FEMEN, ce mouvement illustré par des ukrainiennes qui ont fait tomber le haut pour attirer l'attention des médias. «Elles sont ce qu'elles sont, malgré elles : des sortes de barbies, blondes et minces. Moi je ne les trouve pas belles, elles sont toutes pareilles…ça fait presque peur». Si la blondeur n'est pas son point commun avec ses consoeurs de l'Est, Safia se considère venue du même milieu, un milieu «populaire», ou le combat féministe n'a fait son entrée que récemment.
«Le féminisme était réservé aux femmes lettrées ; dans mon milieu, on ne lisait pas Simone de Beauvoir. Nous, nous l'avons introduit dans ces couches sociales. Et se mettre à nu, c'est ce qu'on peut y faire de plus fort. La nudité est quelque chose de très bourgeois, vous croyez que l'on voit ça chez nous ? C'est une manière de mettre un grand coup, d'aller à l'encontre des limites que l'on nous impose». Pourtant, si Safia milite contre la marchandisation du corps féminin, et si sa démarche en tant que femme issue de l'i