Lundi, 10h du matin, deux piles de Libération sont posées comme chaque jour dans le hall de la Sorbonne Nouvelle dans le 5ème arrondissement. Il y a des étudiants qui passent devant sans les voir, ceux qui prennent un exemplaire en coup de vent avant de rejoindre leur salle de cours et ceux qui s'arrêtent, regardent la une, avant de le prendre, presque délicatement. Ceux-là sont tous des lecteurs récents et ont chacun une histoire particulière avec le journal.
«Mon père lit beaucoup Libération, aussi bien sur papier que sur le site. C'est devenu un journal que je lis par habitude. J'aime le fait qu'il soit de gauche mais pas trop. A priori, il ne me viendrait pas à l'esprit de l'acheter, mais je vais sur le site presque tous les jours, et comme il est distribué à la fac j'en profite dès que je peux. J'étais très content de le trouver en libre-service en arrivant ici.
Je ne sais pas si ça va me le faire acheter plus tard mais ça permet de fidéliser le lecteur. Le site me suffit, il y a les principales informations et d’une manière générale c’est pratique et gratuit, parfait pour l'état de mes finances en tant qu'étudiant... En tous cas, vu la crise actuelle dans la presse, je ne suis pas sûr que dans vingt ans le journal existera encore en papier !»
«J'ai vraiment découvert Libération pendant ma première année de fac il y a quatre ans, je ne l'avais jamais lu avant. Je vais le chercher dans le hall quand je n'ai pas grand-chose à faire