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Forum de Bobigny

Nicolas Soulier : «Pour qu'une rue soit vivante, il faut que la confiance règne»

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L'architecte français questionne dans son dernier ouvrage la reconquête des rues par ses habitants. Il interviendra samedi 23 février dans le Forum de Libé à Bobigny.
(Photo N. Soulier)
publié le 18 février 2013 à 17h11
Pourriez-vous nous donner un exemple précis, en France ou à l’étranger, de ce que vous considérez comme une rue réussie ?

Une rue résidentielle ordinaire, sans terrasse de café ni étal et vitrine de magasins, est à mon sens réussie quand elle nous apparaît vivante, accueillante, chaleureuse, en un mot propice à la vie quotidienne, et que l’on se dit : «j’habiterais bien là».

Dans les rues où règne ainsi une ambiance avenante, on peut en général observer que la vie locale s’exprime en bord des rues. Les riverains prennent soin de l’espace devant chez eux, l’entretiennent, le jardinent, l’utilisent au quotidien. Ils y consacrent un peu de leur temps, s’impliquant ainsi de manière spontanée et bénévole.

On peut également observer que cette ambiance inspire un sentiment de sécurité. Sécurité pour ceux qui s’y déplacent, quand la circulation est apaisée sans artifice. Sécurité également pour ceux qui y habitent, les habitants riverains veillant en fait mutuellement sur la rue, la prenant partiellement en charge et l’animant au quotidien. Les clôtures et leurs seuils ne sont pas défensifs, ils structurent de manière accueillante l’espace.

Cette ambiance serait donc une des clefs de la sécurité réelle tant des personnes que des biens, cette sécurité que ne peuvent fournir les sécurisations par clôtures étanches et les systèmes de vidéo-surveillance. Quand les parents laissent leurs enfants jouer dans la rue, c’est le signe que l’ambiance de cette dernière correspond bien à ce double enjeu de sécurité. La confiance règne, alors la rue est vivante.

Hélas les rues où nous habitons n’ont pas toujours ces qual