Difficile d’arracher les Akatre, auteurs des photos de ce cahier spécial, à leur studio de création de Saint-Ouen. Surtout par un temps de chien. Le trio de plasticiens, à la fois graphistes et photographes, maîtres des mises en scènes loufoques en lumière artificielle, rois du découpage, du scotch et des mini-installations, a guetté le moindre rayon de soleil pour livrer sa version de la mobilité en Ile-de-France. Fidèles à leur volonté de disparaître dans le paysage, les Akatre ont brandi leurs rouleaux de papier comme des étendards et ont laissé des petites touches colorées un peu partout dans les images.

«Le fond papier était une manière d’avoir un élément graphique commun entre les différentes prises de vue. Une manière aussi de pouvoir ajouter un signe imposant, coloré qui tranche avec les paysages surchargés que nous devions prendre. C’est une matière qui fait également écho à notre approche plastique.»

«La première difficulté rencontrée a été le temps, qui n’a pas été en notre faveur. La distance entre les différents points de vue a complexifié également le travail. La notion de "mobilité" est tellement rattachée à des clichés, des raccourcis, des symboles, que nous voulions nous en éloigner au maximum et avoir une approche plus abstraite, comme des photos de coulisse qui ne devraient pas être présentées.»

«Nous avons réellement apprécié la réaction de certaines personnes dans la rue. Certains étaient étonnés, d'autres voulaient être pris en photo,