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Forum Ile-de-France

Le mouvement, c’est la ville

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Événementsdossier
Les cités se construisent au rythme des échanges et des déplacements. Aujourd’hui, elles semblent avoir atteint leurs limites et la maîtrise de l’espace urbain s’installe dans l’air du temps.
publié le 21 février 2013 à 19h07

Une ville, c’est d’abord une route. Un chemin, une voie romaine, une rivière, un fleuve, n’importe. La scène peut se passer à Lutèce sous César, à Reims au Moyen-Age, à Lyon pendant la Renaissance, chaque fois, elle sera la même : parce qu’il y a un passage, il y a des échanges. Et de là, une ville. Les marchands s’arrêtent, les foires se créent, les populations affluent, les constructions se multiplient. Peut-être le mouvement ne résume-t-il pas la ville mais sans mouvement, pas de ville.

Rocade. Cette constante, antique comme la via Agrippa (Nationale 7), se retrouve encore aujourd'hui. Nos cités peuvent être bimillénaires, c'est le long des rocades qu'elles vont construire leurs zones commerciales et leurs lotissements pavillonnaires, autour des gares TGV qu'elles vont faire pousser leurs bureaux, autour des aéroports qu'elles vont développer d'immenses zones d'activités. Ces efflorescences forment-elles de la ville au bon sens du terme ? Elles en sont en tout cas une variante.

A l'échelle du pays, le train à grande vitesse a donné un statut neuf aux villes qu'il dessert. A elles le dynamisme et la croissance économique. Le sociologue et économiste Pierre Veltz estime que le réseau des villes à trois heures de Paris (ou moins) grâce au TGV, forme avec la capitale, une ville en réseau, ce qu'il appelle une «métropole distribuée». Ce système unique au monde est une chance. «Un espace nouveau et continu de flux et de lieux éme