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«On ne lutte efficacement contre la délinquance du bas qu’à condition de s’attaquer à celle du haut»

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Ian Brossat, élu Front de Gauche du 18ème arrondissement au Conseil de Paris, participera au Forum de Bobigny ce week-end. Entretien.
Ian Brossat, élu Front de Gauche du 18ème arrondissement au Conseil de Paris. (DR)
par Propos recueillis par Damien Dole-Chabourine
publié le 21 février 2013 à 17h22
Aujourd’hui, quels sont les liens entre les quartiers populaires et la police ?

On ne peut répondre à cette question qu’en ayant en tête l’héritage des dis années de sarkozisme en matière de sécurité. Elles ont été marquées par un cocktail infernal alimenté par trois ingrédients. Une baisse des effectifs de policiers massive puisqu’on a perdu plus de 10 000 policiers entre 2007 et 2012.

Ensuite, une politique du chiffre qui a été voulue par les gouvernements de droite. Enfin, un affaiblissement des autorités de contrôles indépendantes avec notamment la CNDS qui a été démantelée au profit du poste de défenseurs des droits. Tout cela a eu plusieurs conséquences.

Tout d’abord, une détérioration des conditions de travail des policiers, ce qui a engendré une forme de malaise policier dont on a beaucoup parlé, notamment à la fin du mandat de Nicolas Sarkozy. Ensuite, il y a une dégradation des relations entre les populations des quartiers populaires et les policiers. Ces derniers eux-mêmes disent qu’ils ont été amenés à faire du chiffre plutôt qu’à traiter les problèmes de manière concrète. Et dans cette logique-là, tout le monde est perdant : les policiers et l’ensemble de la population.

Et sur le terrain, qu’avez-vous observé ?

Comme élu local dans le 18ème arrondissement, je vois que la demande de sécurité est très contradictoire. Les populations se plaignent de forces de police qui ne seraient pas assez réactives, des remarques qui me paraissent parfois totalement légitimes. Mais elles se plaignent aussi du comportement d’un certain nombre de policiers. Et ce sont parfois les mêmes qui viennent nous