Quand on arrive de Dreux, la nationale 10 à Coignières (Yvelines) est un enchantement. On roule entre deux rangées de platanes, c’est beau comme tout. Et soudainement, Conforama, Point P, Saint-Maclou, Boulanger, Kiabi, Buffalo Grill, Picard, Kiloutou, Lapeyre, Mondial Moquettes, Eldorauto, Speedy…
Que s’est-il passé ? La même chose que partout en France durant ces trente dernières années. Un mélange de voiture reine, de société de consommation et de terrains pas chers.
La France possède ainsi plus 1 500 «entrées de villes», terme générique désignant ces capharnaüms qui se sont installés le long des nationales et des rocades. Tandis que les Français des années 60 accédaient à l’automobile, le commerce prenait son expansion dans les périphéries, pour implanter les grandes surfaces nouvellement arrivées. Mais aussi tous les magasins d’équipement de la maison, les concessions automobiles et les garages. Bref, tout ce qui prend de la place. Coignières fut l’une des premières villes à adopter ce développement, en accueillant d’abord les marchands de caravanes.
Ensablée. Le phénomène est étroitement lié à la voiture. Certes, aujourd'hui, quelques centres commerciaux de dernière génération sont accessibles en tramway. Mais en règle générale, le système est plutôt une route à deux fois deux voies, interrompue par des ronds-points donnant accès à des voies de desserte débouchant sur des parkings. Sur cette trame charmante, se greffent les «boîtes à