C'est une liste de compétences longue comme le bras qui s'étale sur le paperboard : «Créativité, ténacité, bac +5, huit ans d'expérience dans la même entreprise, deux promotions, pratique impeccable du français, de l'anglais et du bulgare». Seulement, Elena, 30 ans, est au chômage. Pis, après six mois de recherche active, elle n'a passé aucun entretien. C'est pour tenter de comprendre cette «énigme de l'emploi à la française» et pour améliorer «son approche des techniques d'embauche» qu'Elena a poussé la porte de Mozaïk RH.
Fondé il y a cinq ans par Saïd Hammouche, 42 ans, originaire de Bondy (Seine-Saint-Denis) mais formé aux relations humaines aux Etats-Unis, ce cabinet de recrutement axé sur la promotion de la diversité cartonne. Depuis 2007, Mozaïk a placé 1 700 jeunes en entreprise. Son volume d’activité a augmenté de 400% entre 2008 et 2011. Et son impact social se chiffre, en valeur ajoutée pour la collectivité, à 400 000 euros sur 2011, selon le cabinet d’études McKinsey. Des chiffres motivants pour des jeunes qui tirent depuis trop longtemps le fardeau de la précarité.
«Accent». Ce matin-là, elles sont neuf aux côtés d'Elena. Inscrites gratuitement au programme PasserElles, un module réservé aux jeunes diplômées, elles sont là pour redéfinir, en présence d'une formatrice, leur projet professionnel. Et gommer des appréhensions grandissantes à l'égard d'un marché du travail de plus en plus cahoteux.
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