Menu
Libération
Forum de Bobigny

«Donner les moyens d’entreprendre à ceux qui n’en ont pas»

Article réservé aux abonnés
Événementsdossier
Catherine Barbaroux est présidente de l’association pour le droit à l’aide économique (Adie). Elle vise à soutenir localement des créations de petites entreprises qui soutiennent le tissu social des villes.
par Andréas Petit, étudiant en journalisme à l'IPJ-Dauphine
publié le 23 février 2013 à 18h40
Quelle est la mission de l’Adie ?

L'Adie est née de l'expérience des microcrédits des pays du Sud avec un mot d'ordre : donner les moyens d'entreprendre à ceux qui n'en ont pas. Dans les faits, nous délivrons des crédits à des personnes qui n'ont pas accès aux crédits classiques, dans un maximum de 10 000 euros. Nous les accompagnons aussi dans l'élaboration de leurs projets professionnels, en les formant sur des notions de comptablité, de règlementation...

Mais ne faites-vous pas un peu le travail des banques ?

Non, nous ne faisons pas le même travail. Nous accueillons surtout des personnes qui ne sont pas «banquerisées», qui sont au chômage ou avec des minimas sociaux, voire même sous interdit bancaire. Elles n'ont pas de garantie personnelle qui permettrait aux banques de leur prêter sans prendre trop de risque. Nous sommes plus à la frontière entre l'insertion sociale et de l'inclusion bancaire. Mais l'important est que nous faisons confiance à ces personnes, car en plus, elles remboursent bien.

Quels projets soutenez-vous ?

Toutes les bonnes idées bien sûr ! Beaucoup portent sur des petits commerces, des services à la personne et l’artisanat. Des entreprises de proximité surtout. En 2012 nous avons accompagné la création de 13 000 entreprises, qui ont des taux de pérennité similaires aux autres entreprises.

Et à court terme, 15 % de ces entreprises développent quatre emplois salariés. J’ai l’habitude de dire que ce n'est pas parce que c’est micro que c’est miteux, les entreprises ne naissent pas toutes grandes. Il faut donc donner la chance à toutes ces initiatives