800 euros mensuels pour vivre à quatre
Elle vit seule avec Kaci (23 ans), Ali (22 ans) et Louni (20 ans). L'aîné est ingénieur en informatique, le second suit ses traces, tandis que le dernier est en première année à la fac de Jussieu. «Il a eu 20 de moyenne en maths, au dernier trimestre», confie avec fierté cette Algérienne d'origine. Leur quotidien se résume également en chiffres. Entassés au onzième étage, à quatre dans un 50 mètres carré, ils vivent avec les 800 euros par mois que touche leur mère grâce à sa pension invalidité.
C'est d'ailleurs son handicap, hérité d'une mauvaise piqûre à l'âge de 4 ans, qui l'a poussée à quitter l'Algérie. «Je n'étais pas la femme parfaite pour faire des enfants au bled», se rappelle-t-elle. Personne ne vient lui demander sa main, qu'importe, elle va se cultiver. Elle enseignera même le français dans son pays d'origine. «J'ai voulu faire des études, et surtout être libre.»
Arrivée en France à 26 ans, elle y rencontre le père de ses trois enfants. Aujourd'hui seule, elle n'hésite pas à reprendre une formation «pour ne plus être caissière à Auchan». A 54 ans, elle peut désormais prétendre à un poste de guichetière en banque. «Mais je ne trouve pas de poste depuis le mois d'octobre alors que j'ai envoyé plein de CV, et que je suis allée à plusieurs salons de l'emploi», raconte-t-elle. Elle explique son chômage par la discrimination en cinq points. «D'abord elle est liée à mon origine, puis mon handicap me ferme des portes et enfin