On s'est souvent sentis dépassés dans ce forum sur le mouvement. Submergés par la mégalopole décidément très méga et sans pôles évidents auxquels se raccrocher. On a beaucoup navigué entre Metropolis et Total Recall, quand ce n'était pas Blade Runner ou Brazil. Il y avait un risque à Bobigny, que ce forum soit surtout l'occasion de constater toutes les impasses, toutes les difficultés. Mais il y eut la magie du direct, de la confrontation avec un public pendant deux jours, un public avide d'explorer des pistes, de mettre des pieds dans des portes qui s'entrouvrent, de penser demain et oublier un peu aujourd'hui. Et Disiz, l'un des rappeurs invités en concert, donne le la : «C'est pas un "Kodak Moment" ni un Polaroïd/ Je veux juste chanter le rire, car la vie n'est pas qu'horrible/ Est-ce que je me contredis, si je dis que malgré tout/ Il faut qu'on kiffe, qu'on kiffe» (extrait de Life is good). Et tous les intervenants ont joué le jeu de la prospective.
En guise d'ouverture, il faut dire que les chiffres décochés ont souvent paru mal taillés pour l'appréhension humaine. En commençant par Jean-Paul Huchon, président de la région Ile-de-France, qui, en tout début de parcours, donne un coup de froid en plein débat sur les transports : «Savez-vous combien il y a de suicides dans le métro ?» Hé non, on ne sait pas. «40 par semaine.» Et Guillaume Pepy, patron de la SNCF, d'ajouter la couche du gestionnaire de c