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Derrière les visages de C215

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C215 est un street artiste connu pour les visages qu’il peint dans nos rues. Portrait d’un graffeur populaire.
par Andréas Petit, étudiant en journalisme à l'IPJ-Dauphine
publié le 26 février 2013 à 19h42

De Paris à Istanbul, C215 peuple les rues de visages anonymes peints à la bombe et au pochoir. Christian Guémy, de son vrai nom, confie qu'il avait besoin de réhumaniser nos villes, d'y réintroduire des émotions. «Pourquoi avec des visages ? C'est une raison intime. Après m'être séparé de la mère de ma fille, j'avais besoin de leur montrer que je pensais à eux. Alors, j'ai commencé à peindre leurs visages dans leur quartier» raconte l'artiste.

Puis il a continué ailleurs, avec d'autres visages : un sans-abri à Brooklyn (photo ci-dessous), une femme voilée d'un sari à New Dehli (photo ci-dessus). Des visages qui appartiennent toujours au quartier où ils sont peints. «Je réalise toujours une offre contextuelle. Il faut qu'il y ait une unité entre l'oeuvre et le lieu où elle s'insère afin que le public puisse s'y reconnaître. C'est une forme de politesse» insiste le grapheur. Son travail prend aussi en compte l'esthétique propre de la ville.


«La ville préexiste à mon travail. Il ne fait que s'ajouter, il la complète. C'est un art de l'altération, en perpétuelle évolution» s'enthousiasme l'artiste. D'ailleurs il considère que le véritable propriétaire de son œuvre est la rue : une fois peints, ses visages sont détériorés par le temps, où subissent des ajouts par d'autres grapheurs. «Le street art, ce n'est pas l'art dans la rue, mais l'art de la rue» résume-t-il.

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