Déjà dix-huit attaques de banques en plein jour dans la région parisienne : 1 300 coffres-forts de particuliers pillés, peut-être 187 millions de francs lourds de butin en lingots, pièces d’or et billets. Sans compter plus de 2 milliards de centimes en espèces, prélevés direct dans les réserves des agences.
Le ministre de l’Intérieur en a assez de ces charlots déguisés, façon XVIe (loden, tweed et chapeau) ou carnaval (faux nez, perruques, masque de Georges Marchais), qui narguent le gouvernement socialiste. Le 17 novembre 1983, ce gang surnommé des «Postiches» ou des «Burins», faute de mieux, s’est même payé le culot de rester une heure au Crédit du Nord, rue Clément-Marot (VIIe), à vingt mètres d’un commissariat : 112 coffres percés et 700 000 francs raflés au nez et à la barbe des flics.
Maintenant, ils déboulent à huit ou neuf dans les agences avec une panoplie incroyable de couvre-chefs, barbes et moustaches, lunettes à verres roses ou à monture écaillée.
Gonflés
Rusés, ils embrouillent les témoins. Gantés, ils ne laissent jamais d’empreintes. Prudents, ils emportent les films de vidéosurveillance. Gonflés, ils ouvrent les coffres de ces messieurs des beaux quartiers comme des boîtes de conserve. Au marteau, burin, pince monseigneur et pied-de-biche.
«Gang des Postiches : Defferre relève le défi», titre le Parisien du 10 mars 1984. La redoutable équipe vient de frapper quatre fois en huit jours. Le ministre de l'Intérieur ne décolère pas. Les banques pestent contr