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TRIBUNE

Faire confiance aux enfants : regards croisés franco-suédois

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Événementsdossier
par Pierre Winicki, fondateur et directeur général du think tank Institut Confiances
publié le 26 mars 2013 à 15h25

Si la question de la confiance – et plus encore de la défiance ou de la méfiance – se pose dans la société française à tous les niveaux – politique, économique, social…, il est nécessaire de s’interroger sur la manière dont la «culture de confiance» irrigue, ou non, l’éducation des enfants dès leur plus jeune âge : apprend-on aux enfants à faire confiance aux autres, à avoir confiance en l’avenir… mais aussi, préalablement, en eux-mêmes ?

Plusieurs facteurs («habitus») contributifs d’une culture de confiance

Quels sont les facteurs contributifs d’une confiance en soi, en les autres et en l’avenir ? Nous avons identifié un certain nombre de facteurs (ou «habitus» : disposition à agir d’une certaine manière) contributifs de la construction et du maintien de la confiance. Parmi eux, la capacité à développer une culture de coopération, de coresponsabilité, d’émulation.

Or notre système éducatif favorise-t-il ce type de comportement, ou ne privilégie-t-il pas plutôt le développement de comportements individualistes ? Autre habitus : l’acceptation du droit à l’échec ou à l’erreur, qui soulève la question de la notation : que cherche-t-on à mesurer avec les notes ? Le succès ou l’échec des élèves ?

Troisième exemple d’habitus : l’acceptation de l’incertitude, du risque et de la complexité. Là aussi, notre approche éducative favorise-t-elle le développement de la créativité, de l’innovation, de la prise de risque ou, à l’inverse, renforce-t-elle plutôt la norme et la «reproduction» ?

Les enseignants sont-ils encouragés et formés à faire confiance aux enfants ?

D’une manière générale, pour permettre aux enfants d’acquérir une culture