Trois milliards d'Hommes en plus ?
Mais, alors qu'un humain sur sept peine à se nourrir, et quasiment autant n'ont pas d'accès à l'eau potable, on peut se demander si la planète peut supporter l'arrivée de trois milliards d'Hommes supplémentaires. Certes, la proportion des malnutris (et non leur nombre) n'a jamais été aussi faible. «Ce n'est pas à cause d'un manque de nourriture à l'échelle mondiale que des gens meurent de faim, mais notamment à cause de guerres civiles, indique Gilles Pison. La plupart du temps, les invasions de criquets et les sécheresses ne causent pas de famines, car une aide alimentaire mondiale s'est organisée. Celle-ci parvient généralement à palier les carences.»
Restent des obstacles politiques. Selon Gérard-François Dumont, géographe, président de la revue Population & Avenir, «le Congo pourrait sans difficultés accueillir 500 millions de personnes (75 millions actuellement, ndlr) à condition d'être bien gouverné». Si des populations entières sont déplacées, il s'agit en fait moins de migrations économiques que politiques.
Etendre la terre... par la mer
Terre-pleins au Japon, murailles végétales au Sahel, digues aux Danemark... Les zones exposées aux catastrophes naturelles sont de plus en plus densément peuplées. D'après Gilles Pison, l'espace physique n'est pas «le problème numéro un», même à long terme. La Terre pourrait accueillir bien d'autres milliards d'individus. «Des espaces immenses restent inoccupés, par exemple en Australie ou au Can