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Va t-on manquer de place sur Terre ?

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Nous sommes 7 100 000 000 sur la planète. Et des dizaines d’autres millions échappent aux statistiques. Les études anticipent un pic à dix milliards d’individus à la fin du siècle. Doit-on alors craindre de manquer d’espace et de ressources pour subvenir aux besoins de tous?
Gilles Pison le 29 mars 2013 à Rennes. (Photo Jérôme Decoster)
par Hoel Cumunel, étudiant en master de journalisme à Sciences Po Rennes
publié le 29 mars 2013 à 18h58
Un humain sur sept vit en Afrique. Dans un siècle, ce chiffre pourrait sans doute atteindre un sur trois. Gilles Pison, directeur de recherche à l’Institut national d’études démographiques, scrute donc avec une attention particulière la croissance de la population africaine.
«C’est à la fois une des régions du monde où le nombre d’habitants croît le plus vite et celle où les perspectives sont le plus incertaines.» La croissance démographique de l’Afrique intertropicale fera d’ailleurs ainsi tripler le nombre de francophones sur la planète (environ 220 millions actuellement). Dans le même temps, tous les spécialistes annoncent une régression de la population chinoise, qui sera dépassée par celle de l’Inde.

Trois milliards d'Hommes en plus ?

Mais, alors qu'un humain sur sept peine à se nourrir, et quasiment autant n'ont pas d'accès à l'eau potable, on peut se demander si la planète peut supporter l'arrivée de trois milliards d'Hommes supplémentaires. Certes, la proportion des malnutris (et non leur nombre) n'a jamais été aussi faible. «Ce n'est pas à cause d'un manque de nourriture à l'échelle mondiale que des gens meurent de faim, mais notamment à cause de guerres civiles, indique Gilles Pison. La plupart du temps, les invasions de criquets et les sécheresses ne causent pas de famines, car une aide alimentaire mondiale s'est organisée. Celle-ci parvient généralement à palier les carences.»

Même entourés de dunes, les pays subsahariens sont capables de subvenir aux besoins de leurs habitants. En leur offrant un espace de vie et en dédiant les surfaces nécessaires à la production alimentaire. Le problème ne réside donc pas dans le niveau mondial de production agro-alimentaire. 

Restent des obstacles politiques. Selon Gérard-François Dumont, géographe, président de la revue Population & Avenir, «le Congo pourrait sans difficultés accueillir 500 millions de personnes (75 millions actuellement, ndlr) à condition d'être bien gouverné». Si des populations entières sont déplacées, il s'agit en fait moins de migrations économiques que politiques.

Etendre la terre... par la mer

Terre-pleins au Japon, murailles végétales au Sahel, digues aux Danemark... Les zones exposées aux catastrophes naturelles sont de plus en plus densément peuplées. D'après Gilles Pison, l'espace physique n'est pas «le problème numéro un», même à long terme. La Terre pourrait accueillir bien d'autres milliards d'individus. «Des espaces immenses restent inoccupés, par exemple en Australie ou au Can