Il n'a pas toujours accompagné les soldats : il commence par shooter les célébrités, qui «l'emmerdent à mourir». Repéré par l'agence Gamma, il est sensé couvrir le milieu du show bizz. Mais Noël Quidu harcèle sa direction, jusqu'à ce qu'on le laisse partir au Liban. Il veut témoigner, s'éloigner loin du bling bling parisien.
«Les photographes sont devenus une monnaie d’échange»
Il apprend seul. Et si un jeune lui demande conseil, il répond qu'il n'y a pas de «savoir faire de la guerre». «Aucune guerre n'est semblable. Et aujourd'hui, c'est de plus en plus dangereux, les journalistes et photographes sont devenus une monnaie d'échange.» Il raconte le Mali, où il est resté trois semaines. Il n'a pas eu d'autre choix que celui d'être «embedded» ; de suivre les lignes françaises.
Impossible de traverser le front : le risque de prise d'otage est trop important. Se faire prendre, c'est engager de plus grandes responsabilités que la sienne. A la guerre, il a ses préférences : «du côté des rébellions, c'est plus rock and roll». Le photographe et les insurgés se rejoignent souvent dans le rejet de l'autorité. Mais Noël Quidu n'embrasse aucune cause : «je ne suis pas une groupie.»
Au front, les photographes sont en première ligne. «pour faire les derniers mètres, il ne reste que nous.» Si le journaliste-rédacteur peut rester en retrait, le photographe, s'il veut «la» photo, doit se déplacer. «On laisse la peur dans l'avion». Malgré la concurrence, les reporters, carnet en main ou appareil