Dans la tribune que vous avez publiée cette semaine sur le site de Libération, vous émettez le souhait que la prison devienne un «lieu de réinsertion». Par quelles mesures cela est-il possible ?
Il faut se préoccuper de la réinsertion, parce qu’on constate que les personnes qui sortent de détention sont très susceptibles de basculer de nouveau dans la délinquance, surtout si elles n’ont pas de revenus. Il faut leur donner les moyens de rentrer dans une vie active normée. S’interroger sur la réinsertion est donc primordial, si on veut que le temps de la prison soit efficace.
Cette réintégration passe par la formation des détenus. Les personnes incarcérées n’ont souvent ni formation professionnelle, ni diplôme. Elles n’ont donc aucune capacité à exercer un métier en sortant. D’un point de vue juridique, la libération conditionnelle doit permettre le suivi d’anciens détenus par des travailleurs sociaux. Avec tout de même l’idée qu’en cas de récidive, les personnes concernées seraient de nouveau incarcérées. Des personnes réinsérées sont des personnes qui ne récidiveront pas.
Quelle place le gouvernement donnera t-il aux peines alternatives ?
Christiane Taubira prépare un projet de loi qui devrait être traité par le Conseil des ministres avant l’été. La lutte contre la récidive y occupera une place centrale. C’est notre priorité. Concernant les peines alternatives, nous souhaitons que la prison ne soit pas l’Alpha et l’Omega de la sanction en matière d’infraction.
Est-ce que des mesures spécifiques sont prévues concernant les familles de détenus ?
Il est important de préserver les liens familiaux : nous sommes très attentifs au fait que les personnes détenus soient auprès de leurs proches, afin de conserver les liens sociaux. Nous savons très bien que même lorsque le détenu a une famille, il arrive fréquemment qu’elle se d