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«Etre porte-parole me permet de donner plus de visibilité aux droits des femmes»

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Événementsdossier
La ministre Najat Vallaud-Belkacem, le 29 mars 2013 à Rennes. (Photo Jérôme Decoster)
par Marine Le Breton, étudiante en master de journalisme à Sciences Po Rennes
publié le 30 mars 2013 à 10h20
Najat Vallaud-Belkacem était invitée au forum de Rennes, organisé par Libé, en tant que porte-parole du gouvernement pour la conférence «Présidence normale, vous avez dit normale ?» Nous l'avons notamment interrogé sur cette double casquette, de porte-parole et de ministre des Droits des femmes. Entretien.
Vous êtes porte-parole du gouvernement et ministre des Droits des femmes. Comment gérez-vous ces deux fonctions au quotidien ?

Je jongle ! Ce sont deux fonctions complètement différentes, et toutes les deux chronophages. Le ministère des Droits des femmes d’abord, car son absence pendant 26 ans crée beaucoup de chantiers. Et la fonction de porte-parole ensuite, parce qu’il faut se tenir informé en permanence. Au quotidien, ce sont beaucoup d’informations, beaucoup d’activités. C’est une fonction qui maintient en tension tous les jours.

Mettez-vous ces deux fonctions sur le même plan ?
Les deux sont transversales et ont un intérêt. Sur le sujet homme/femme, on a besoin de travailler en relation avec les autres ministères. Et quand on est porte-parole, le travail se fait en lien avec ces ministères.
Laquelle de vos deux fonctions vous apporte le plus au niveau personnel ?

Ce sont des modes d’investissement différents. La fonction de porte-parole prend du temps, souvent jusqu’au soir, dans son lit. Cela demande de la lecture, un travail de synthèse de l’esprit. Pour pouvoir régurgiter des choses, il faut d’abord les ingurgiter.

Le ministère des Droits des femmes me touche plus particulièrement. Les inégalités entre les hommes et les femmes sont persistantes et insupportables. Il faut agir, changer les choses. On traite aussi de sujets beaucoup plus poignants. La charge émotionnelle et l'investissement sont donc plutôt du côté de ce ministère. Cependant, être porte-parole est une forme de fierté. C'est une belle fonction, celle d'être la voix d'un gouvernement de gauche. 

Ne vous retrouvez-vous pas parfois dans des situations de conflit d’intérêts ?

Non, je dirais au contraire que cela me permet aussi de donner plus de visibilité aux droits des femmes, de les promouvoir. Ce sujet est trop souvent oublié, et il très difficile d’y porter l’attention. Etre porte-parole est une façon d’y parvenir.

N’avez-vous pas justement peur qu’en temps de crise, ce sujet soit relégué à la périphérie ?

L’objectif du gouvernement est de réduire le chômage, de relancer l’emploi, et la défense des droits des femmes n’