Menu
Libération
forum de rennes

Indignez-vous ! L’essentiel reste à venir

Article réservé aux abonnés
Événementsdossier
Michel Rocard et des membres du Collegium International, association créée en 2002, étaient réunis à Rennes pour rendre hommage à Stéphane Hessel, décédé le 27 février dernier.
L'ancien résistant Stéphane Hessel le 20 septembre 1982 à Paris (Photo Gabriel Duval. AFP)
par Audrey Lebel, étudiante en master de journalisme à Sciences Po Rennes
publié le 30 mars 2013 à 16h11
«Ne sous-estimez pas votre capacité à faire ce qu’il vous semble important» : une phrase que ne cessa de répéter Stéphane Hessel tout au long de sa vie. Un an après sa venue à la précédente édition du Forum Libé, Michel Rocard, ancien Premier ministre, et trois membres du Collegium International, association créée en 2002, ont rendu hommage à «un grand esprit de notre temps. Un mélange d’intelligence mêlée à une extrême modestie», décédé le 27 février 2013.

Tous ont tour à tour pris la parole pour raconter une anecdote sur celui qui fut propulsé sur le devant de la scène avec son manifeste

«Indignez-vous»

, vendu à des millions d’exemplaires à travers le monde. Une gloire que Stéphane Hessel prenait avec beaucoup d’humour, lui qui s’était indigné toute sa vie. Michel

Rocard (photo AFP), président du Collegium International, a rappelé qu’

«aucun changement de société ne commence sans indignation. Mais il s’agit d’une base de départ, l’essentiel est dans la suite. Avant d’ajouter, ce cri alarmiste a été entendu, son message l’a dépassé».

«Il a été pour moi l’étoile du nord, la référence, le guide dans la manière de traiter un problème»

a affirmé  Bernard Miyet (photo DR), ancien secrétaire général adjoint des Nations Unies, qui a tenu à souligner que le combat de Stéphane Hessel pour les droits de l’Homme ne se restreignait pas à la Palestine.

«Il ne s’est jamais focalisé sur un seul pays ou un seul thème contrairement à ce que certains veulent dire.»

«L'homme qui souriait au monde»

Michel Rocard a rappelé le combat de cet humaniste en racontant comment il était parvenu à s’évader du camp de concentration de Dora.

«Il a réussi à s’échapper d’un train en descellant le plancher du wagon avec un copain. Ce qui est tout de même un destin pour le moins inhabituel pour un diplomate». 
René Passet (photo DR), lui, a tenu à saluer «l’homme lumineux, l’homme d’humour» : «C’était l’un des rares à pouvoir se vanter de posséder une carte d’identité à un nom autre que le sien, et un acte de décès à son nom.» Une référence à ses aventures d’évadé : officiellement, Stéphane Hessel serait mort du typhus à Buchenwald.

De nombreuses anecdotes sont venues ponctuer cet hommage à celui qui «souriait au monde» - la formule est de Michel Rocard. Bernard Miyet a rappelé la nomination de Stéphane Hessel à la Haute Autorité de la communication audiovisuelle en 1982. «Autant vous dire que ce n'était pas la joie pour l'Elysée que d'avoir Stéphane Hessel dans les pattes, en charge du dossier des radios libres».

Outre sa passio