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«On doit réfléchir à supprimer des sous-préfectures en milieu urbain»

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Événementsdossier
par Mathilde Siraud, étudiante en master de journalisme à Sciences Po Rennes
publié le 30 mars 2013 à 10h36
Marylise Lebranchu est ministre de la Réforme de l’Etat, bien qu’elle préfère le terme de «modernisation de l’action publique». Le troisième acte de la décentralisation sera présenté au Conseil des ministres à partir de mi-avril. Outre la création d’un Haut conseil des territoires et d’un pacte pour la gouvernance, l’enjeu est de mieux répartir les compétences entre les différentes institutions.
Au risque de se faire taxer de «libérale», Marylise Lebranchu taille dans le vif et assume sa conception du territoire comme un «facteur de production» dont les moyens sont à «rationaliser» et «mutualiser». Tout en essayant de renouer avec les fonctionnaires.
Comment gagne-t-on la confiance des citoyens quand on est élu?

Les citoyens veulent comprendre nos institutions. Il y a une vraie demande de formation, d’éducation populaire. Pour gagner la confiance, il faut être clair dans les objectifs de la politique de l’État, dans la politique des collectivités locales. On a essayé de montrer aujourd’hui qu’il fallait que l’État fasse confiance aux collectivités locales avec le Haut conseil des territoires, avec le pacte de gouvernance qu’on leur demande. Ainsi, on montre qu’il n’y a pas de laxisme, pas de gabégie, qu’il y a une vraie recherche de rationalisation des dépenses publiques, de mutualisation des moyens.

Quand les agents de la fonction publique subissent des actes de défiance – entre autres le jour de carence – ils sont moins prêts à porter la politique publique, à l’expliquer, en plus de leurs propres fonctions. Il faut renouer confiance avec nos agents qui sont des médiateurs des politiques publiques.

Vous présenterez dans deux semaines le troisième acte de décentralisation. Pour reprendre une formule de Daniel Delaveau, comment on fait pour «faire mieux avec moins»?

Le texte sera sûrement voté en plusieurs fois car comme le rappelait Daniel Delaveau, il y a beaucoup de points à voir. C’est avant tout un pacte de confiance entre l’État et les collectivités locales. Avec le Haut conseil des territoires, en amont de chaque texte, l’État se posera la question de l’impact sur les collectivités locales.

Il ne faut pas faire trop de normes, leur permettre de retrouver des assises fiscales plus saines et plus pérennes afin qu’elles aient à nouveau les moyens dont elles sont responsables. On peut mutualiser les services tout en encourageant la compétitivité et