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L’opposition invisible en marge du débat sur l’école

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Une trentaine de syndicats, étudiants et enseignants ont manifesté leurs inquiétudes sur les réformes en cours dans l’éducation nationale. A Rennes, Vincent Peillon et Luc Ferry se sont tour à tour rendus hommage pour leurs actions au sein du ministère.
par Mathilde Siraud, étudiante en master de journalisme à Sciences Po Rennes
publié le 31 mars 2013 à 19h54
«Ni amendable, ni négociable, abandon du projet Peillon.» Devant le Théâtre National de Bretagne, quelques militants de Force Ouvrière espèrent interpeller le ministre de l’Éducation venu débattre du thème de la confiance à l’école. À l’appel de l’intersyndicale FO-SUD-CGT, les manifestants scandent leur opposition au projet de loi de refondation de l’école.
À Rennes, la municipalité a tranché pour une application des rythmes scolaires dès la rentrée 2013. «La réforme de Vincent Peillon ne passe pas, l’objectif de la moitié des élèves à 4,5 jours ne sera jamais atteint et les difficultés seront les mêmes en 2014. Les rythmes scolaires vont dégrader nos conditions de travail et ne profitent en rien à l’intérêt des élèves», peste Sylvain Vermet, délégué FO et enseignant en primaire. «On prône l’inflexion, la rupture, alors que c’est la stricte continuité en pire, avec des économies sur les postes» renchérit Fabrice Lerestif, responsable FO des lycées et collèges sur la région, qui promet de ne «rien lâcher».
Devant le TNB de Rennes, des manifestants contre le projet de loi sur la réforme des rythmes scolaires, le 30 mars 2013. Photo Tess Raimbeau

À côté du petit groupe FO, des étudiants entourés des militants FSU défendent le projet de refondation de l'école de Peillon, mais sont inquiets sur la formation des professeurs. «On a des craintes sur la création de l'Ecole supérieure du professorat et de l'éducation en Bretagne. On va avoir une école de façade, des formations repliées sur les UFR des différentes universités», s'alarme Agnès Leprince, maître de conférences en sociologie.

Un projet de loi quasiment absent du débat

De la grande salle Jean Vilar, le ministre de l'éducation Vincent Peillon et l'un de ses prédécesseurs, Luc Ferry, n'entendent pas ces préoccupations. Le débat qu'ils animent, particulièrement consensuel, a été à plusieurs reprises applaudi par le public. «Vous allez être déçus, il n'y aura pas de profond désaccord entre la vision de Vincent Peillon et la mienne. Entre social-démocrate et gaulliste, on s'entend bien» a d'emblée prévenu l'ancien ministre de l'éducation du gouvernement Raffarin.

Il a poursuivi en félicitant et encourageant ardemment Vincent Peillon, qui, selon lui a eu le courage de «dire la vérité sur l'état de l'école». «La suppression de la semaine de 4 jours était une stupidité, la suppression de la formation des maitres était indigne» a-t-il déclaré, suscitant l'adhésion unanime de l'auditoire. Vincent Peillon s'est dit «touché» par les propos de Luc Ferry, avant de lui rendre hommage.

Loin de l'actuel débat sur les rythmes scolaires, l'actuel ministre de l'Éducation Nationale a insisté s