«C'est une marchandisation de l'humain, un retour archaïque à l'esclavage» a dénoncé Isabelle, l'une de la centaine de manifestants rassemblés devant l'entrée. Elle redoute qu'une fois le mariage autorisé, la porte soit ouverte à la gestation pour autrui (GPA) : «on ne doit pas laisser des gens être aliénés, achetés, vendus, par le désir des autres.» Le gouvernement est d'après elle «profondément misogyne, personne n'y est marié. Je n'accepte pas que tout ce qui est féminin soit aujourd'hui dévalorisé. Je suis féministe, même si je ne me considère pas comme un archétype de la féminité ; j'ai eu ma première carabine à douze ans.»
La ministre «des» familles
«Les citoyens sont libres de faire famille de façon différente», a déclaré Dominique Bertinotti, ministre déléguée chargée de la famille, ou plutôt «des familles», s'est-elle corrigée. «Je respecte votre vision de la famille, a-t-elle concédé à une opposante au projet de loi qui l'a interpellée, mais vous ne pouvez pas l'imposer. La filiation biologique n'est plus la seule possible». Aujourd'hui, un enfant sur quatre ne vit pas avec ses deux parents. Et le psychanalyste Jacques-Alain Miller d'ironiser : «on ne sait pas quelle est le type de famille idéal, d'ailleurs pour l'Eglise catholique, le père idéal est aux Cieux.»
«Cette loi est une loi d'égalité qui ne fait que s'ouvrir à des citoyens qui en étaient jusque-là exclus», a rappelé la ministre. Mais pour Rémi Brague, p