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TRIBUNE

Le bonheur a-t-il de l’importance ?

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publié le 1er avril 2013 à 19h06

Sciences-Po et Libération organisent jusqu'à jeudi, rue Saint-Guillaume à Paris, un forum éco consacré au bonheur. Cinq débats avec notamment Yann Algan (interview), Ruwen Ogien (ci-dessous), Anne Lauvergeon, Pierre Moscovici ...

Quels que soient les critères d’évaluation du bonheur qu’elles proposent, les recherches en psychologie et en économie admettent deux présupposés : 1) Le bonheur est une valeur que nous plaçons, ou devrions placer, au-dessus de toutes les autres. Ce serait le «bien suprême», celui en vue duquel nous faisons tout le reste. 2) Le bonheur est toujours compatible avec les autres valeurs qui nous importent. Or, ces deux présupposés, profondément enracinés dans l’histoire de la philosophie, sont contestables. Il n’est pas vrai que nous plaçons ou devrions placer le bonheur au-dessus de toutes les autres valeurs. La liberté, l’égalité, l’amour nous importent aussi. Mais nous ne visons pas la liberté, l’égalité et l’amour pour être heureux. Nous apprécions ces valeurs pour elles-mêmes. Nous savons même que la liberté, l’égalité ou l’amour ne sont pas des garanties de bonheur. Cela ne nous empêche pas d’y tenir !

Il existe d'autres raisons de ne pas donner un privilège axiologique au bonheur c'est-à-dire de ne pas le placer au sommet de la hiérarchie des biens ou des valeurs. Pensez aux cas de la canaill