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Affaire Cahuzac : Moscovici ne veut pas «laisser répandre le poison»

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Accusé par la droite d’avoir protégé Jérome Cahuzac, le ministre de l’Economie et des Finances Pierre Moscovici a répondu aux critiques au Forum Eco le 4 avril. Et n’a éludé aucune question.
Pierre Moscovici et Jérôme Cahuzac au ministère de l'Economie, le 23 janvier. (Photo Charles Platiau. Reuters)
par Laura Fernandez Rodriguez et Théo Allegrezza
publié le 6 avril 2013 à 17h58
Il était attendu au tournant. Il ne s’est pas défilé. «Je ne suis pas du genre à annuler à la dernière minute», glisse d’emblée Pierre Moscovici. Invité jeudi soir du Forum Eco, le ministre de l’Economie et des finances est pourtant au cœur de la polémique. Il est accusé par l’opposition d’avoir couvert le désormais ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac, qui a avoué lundi avoir été détenteur d’un compte à l’étranger. Validant ainsi l’enquête menée par Médiapart, publiée en décembre dernier.

«Lorsque il s’agit d’une erreur individuelle, c’est à la justice de faire son travail»,

a déclaré le ministre pour

faire face aux interrogations portant sur

. Beaucoup sont sceptiques sur ce point. Edwy Plenel (photo de gauche), fondateur de Médiapart et Fabrice

Arfi (photo de droite) qui a mené l’enquête incriminant Jérôme Cahuzac considèrent que Pierre Moscovici a instrumentalisé sa demande d’entraide fiscale administrative avec la Suisse pour tenter de blanchir le ministre du Budget. «

, a martelé, à Sciences Po Paris, Pierre Moscovici.

«Ne pas laisser répandre le poison»

Pris en tenaille entre Nicolas Demorand, directeur de la rédaction de Libération et le journaliste Christophe Alix, le ministre de l'Economie et des finances a reconnu avoir été abusé. Comme le reste du gouvernement. «Je voulais contribuer à établir la vérité, ce n'était pas la vérité, la preuve, il y a eu mensonge. Si j'avais fait plus on aurait été suspectés de mener une enquête parallèle.»

Conscient des ravages provoqués dans l'opinion, Pierre Moscovici a plaidé pour ne pas «répandre le poison» que constitue l'affaire Cahuzac : «Quand j'ai appris les aveux de Jérôme Cahuzac j'ai surtout été très en colère, car il y avait là quelque chose qui peut agir comme un poison. Il ne faut pas laisser ce type de fautes agir sur la démocratie contre la démocratie et sur la politique contre la politique», a-il martelé.

Après avoir