«Lorsque il s’agit d’une erreur individuelle, c’est à la justice de faire son travail»,
a déclaré le ministre pour
faire face aux interrogations portant sur
[ son éventuelle connaissance du dossier ]
. Beaucoup sont sceptiques sur ce point. Edwy Plenel (photo de gauche), fondateur de Médiapart et Fabrice
Arfi (photo de droite) qui a mené l’enquête incriminant Jérôme Cahuzac considèrent que Pierre Moscovici a instrumentalisé sa demande d’entraide fiscale administrative avec la Suisse pour tenter de blanchir le ministre du Budget. «
[ L’administration fiscale a été irréprochable, exemplaire» ]
, a martelé, à Sciences Po Paris, Pierre Moscovici.
«Ne pas laisser répandre le poison»
Pris en tenaille entre Nicolas Demorand, directeur de la rédaction de Libération et le journaliste Christophe Alix, le ministre de l'Economie et des finances a reconnu avoir été abusé. Comme le reste du gouvernement. «Je voulais contribuer à établir la vérité, ce n'était pas la vérité, la preuve, il y a eu mensonge. Si j'avais fait plus on aurait été suspectés de mener une enquête parallèle.»
Conscient des ravages provoqués dans l'opinion, Pierre Moscovici a plaidé pour ne pas «répandre le poison» que constitue l'affaire Cahuzac : «Quand j'ai appris les aveux de Jérôme Cahuzac j'ai surtout été très en colère, car il y avait là quelque chose qui peut agir comme un poison. Il ne faut pas laisser ce type de fautes agir sur la démocratie contre la démocratie et sur la politique contre la politique», a-il martelé.