Cela fait un an que Camille est arrivée en Allemagne. A 24 ans, cette jeune ingénieure agronome espère toujours décrocher un emploi à Berlin. Mais de petits boulots dans la restauration en minijobs payés 400 euros par mois, elle a vite déchanté. «Ça va parce que la vie n’est pas chère. J’ai juste besoin de 600 euros pour vivre.»Pourtant, Camille n’envisage pas de rentrer en France.«Je parle enfin suffisamment bien allemand pour répondre aux petites annonces et poser ma candidature. Et j’ai bon espoir de signer prochainement pour un emploi qui m’offrirait quelques perspectives dans mon secteur.»Pour un salaire de 1 000 à 1 500 euros brut…
Sur les neuf premiers mois de l’année 2012, 500000 migrants, essentiellement originaires d’Europe de l’Est, ont rejoint la république fédérale. Avec la crise, les Grecs, les Espagnols, les Italiens et les Portugais sont de plus en plus nombreux à y tenter leur chance. Mais aussi les Français, comme Camille. L’Allemagne, si elle souffre légèrement de la diminution de la demande mondiale et du recul de ses exportations, se porte plutôt bien: fin janvier, le chômage y touchait 5,3% de la population active, contre 11,9% en moyenne au sein de la zone euro.
La différence est particulièrement criante au niveau des moins de 25 ans : près de 60% d’entre eux sont au chômage en Grèce, contre 7,9% outre-Rhin. Mais beaucoup de ces jeunes migrants tombent dans le piège des petits boulots, dans un pays où le Smic n’existe pas. Pour les diplômés des grandes