Look soigné, barbe naissante, Adrien Bosc, n'a que 25 ans, lorsqu'il lance en 2011 Feuilleton, une revue trimestrielle qui fait la part belle à l'écriture, aux longs formats, alliant reportages et nouvelles littéraires d'écrivains et journalistes aussi bien français qu'étrangers. Son
objectif : créer depuis Paris un
«"Courrier international" des revues»
pour laisser la place à des auteurs, tel Jonathan Franzen et à des journalistes comme Michael Lewis ou David Samuel, peu présents dans la presse française, faute de format adéquat.
Ses inspirations sont anglo-saxonnes, The New Yorker et Granta tandis que le nom de la revue, Feuilleton, est germanique, en référence aux pages culturelles de la presse outre Rhin.
«Au départ, on est à peu près seul»
Le jeune homme aurait pourtant pu choisir de s'installer en Provence pour reprendre le cabinet d'architectes familial. Mais il préfère naviguer entre les textes de ses contemporains et de jolis dessins plutôt que de s'enfermer dans un bureau d'études. Ce féru de Philip Roth et Henry James, diplômé de lettres et de philosophie est aussi un entreprenneur chevronné : «l'art pour l'art, c'est bien, mais il faut être capable de le financer»… et pour cela, '"avoir du culot".
Ainsi, il n'a pas attendu pas qu’on lui ouvre les portes, partant du principe
«qu’au départ, on est à peu près seul»
et a décidé, dit-il, de les
«enfoncer»
. Gérard Berréby,