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Human bomb : une classe de maternelle prise en otage à Neuilly

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[Paru le 14 mai 1993] Vers 9h, hier matin, un homme armé a pris en otages 20 enfants d’une école et leur institutrice. Il réclame 100 millions de francs. Dans la journée, les tireurs d’élite ont pris position, des policiers et des parents ont tenté de négocier. Cette la nuit, six enfants étaient encore retenus...
publié le 15 avril 2013 à 12h20

Devant la classe de la maternelle, il y a huit petits manteaux pendus aux clous avec, au-dessus de l’un, un sac à dos bariolé, au-dessus de l’autre une casquette. Dans le couloir, toutes les autres patères sont vides. Pas un bruit. Depuis ce matin où un homme en survêtement noir, cagoulé et ganté, a pris en otages les vingt élèves de la première maternelle du groupe scolaire Charcot à Neuilly, les autres classes ont été évacuées.

Au fil de la journée, douze enfants ont été libérés. A 22 heures 30, il en reste huit, enfermés dans la salle de classe avec leur institutrice, Laurence Dreyfus, une femme de 27 ans, mère d'un bébé de 20 mois. Ils sont au fond de la pièce, près de la fenêtre. «C'est un jeu», a dit la maîtresse. A l'autre bout de la pièce, l'homme attend, un sac à dos sur le ventre, qu'il dit chargé d'explosifs. Par des petits billets glissés sous la porte, il a demandé 100 millions de francs de rançon, «en or et en petites coupures». Il n'a jamais molesté les enfants.

Dans le noir

Depuis le début de la journée, il ne veut traiter qu'avec des femmes et montre un calme surprenant. L'institutrice entre et sort à sa guise. L'homme a exigé qu'une pédiatre puisse également intervenir à sa demande. De temps en temps, il la fait venir. A chaque allée et venue, les policiers du Raid, cachés devant la porte, serrent leurs armes, brandissent leurs boucliers. Mais rien. «On est formés à la patience autant qu'à l'action», dit l'un.

La pédiatre ressort, stéthoscope aut