De quelle manière l’art est-il utilisé au sein d’Amaka, et dans quel but ?
Amaka est un collectif composé d’artistes, de philosophes, de réalisateurs et de photographes qui travaillent sur la base du volontariat. Nous proposons des cours et des ateliers pour les groupes sociaux minoritaires en Grèce, par exemple les immigrés arrivés il y a peu. Ces personnes, jeunes ou moins jeunes, tentent de traverser l’Europe et se retrouvent bloqués à Athènes.
C’est lié à la législation européenne, avec des traités tels que Dublin II, qui rend difficile la circulation des étrangers au sein de l’Union. Beaucoup viennent retrouver leur famille en Europe du Nord, et sont finalement obligés de rester en Grèce. Ils sont très seuls, et c’est là que nous intervenons, dans le but de les socialiser afin qu’ils réalisent qu’ils font partie de notre société. Nous travaillons au renforcement de leur identité ; nous voulons comprendre d’où ils viennent, et leur faire comprendre notre manière de fonctionner.
Nous les faisons participer à des projets artistiques : ils ont par exemple déjà monté une pièce de théâtre. Il y a aussi chaque année un festival dans lequel ils présentent leur travail. L’art nous permet de mettre en place une réelle collaboration avec eux.
L’art est donc un moyen privilégié de communication dans le cadre d’une action sociale ?
Oui, c'est une langue, c'est un code : avec les images ou la musique, il n'y a pas besoin de langue commune pour se comprendre. Dans ce festival, on peut voir des gens du Bengladesh, des grecs, des gens d'Afghanistan, des gens du Kurdistan, du Pakistan ou d'Israël, qui jouent de la musique ensemble, qui jamment