Madrid, le Caire, Athènes, trois villes symboles d’une jeunesse qui en 2011, a crié son désespoir et lancé un appel au changement. Deux ans après, le madrilène Pablo Elorduy, rédacteur en chef du journal Diagonal engagé dans le mouvement des « indignés » de la Puerta del Sol, Sophia Kourkoulakou, artiste activiste grecque et Hicham Ezzat, révolutionnaire franco-égyptien membre d’un collectif de la place Tahrir reviennent sur les causes et l’héritage laissé par ces mouvements citoyens.
Ils ne se connaissaient pas, ne parlent pas la même langue, ne vivent pas dans le même pays. Un idéal les rassemble, changer un système dans lequel ils ne trouvent pas leur place, qui ne leur donne aucune perspective d’avenir. De l’Egypte à l’Espagne en passant par la Grèce, des milliers de jeunes ont décidé de prendre leur destin en main, bousculer l’ordre établi en occupant des lieux symboliques de manière pacifique. Presque deux ans se sont écoulés, les campements de fortunes et les slogans révolutionnaires ont disparu des écrans. Fin de l’histoire ?
Réaction en chaîne
«Le premier appel à manifester le 25 janvier [2011], je n'y croyais pas car trop habitué à la répression». Hicham Ezzat n'était d'ailleurs pas politisé avant le début de la révolution. Le 28 janvier, lorsqu'il participe à une marche pacifique durement réprimée par les autorités, «pour la plupart d'entre nous c'était un baptême de manifestation, mais aussi un baptême du feu, des tirs, de la mort, des blessés […] la violence de la répre