C'est avec le chant doux du chardonneret que s'ouvre le webdocumentaire Un été à Alger réalisé par Aurélie Charon et Caroline Gillet, projeté à la Villa Méditerranée vendredi après-midi. Celui-ci parcoure les quartiers de celle qui fut longtemps appelée la Blanche à travers le regard de quatre jeunes réalisateurs algériens Lamine Ammar-Khodja, Hassen Ferhani, Yanis Koussim et Amina Zoubir.
Une opportunité d'esquisser les traits du cinéma algérien actuels, dont la représentation est souvent étouffée par la guerre d’Algérie. C’est à la période qui succède à l’indépendance du pays que l’on associe l’âge d’or du cinéma algérien. La sociologue Fatma Oussedik, invitée à l’occasion du débat, s’en souvient dans un sourire dont on devine la nostalgie : les temps heureux de l’indépendance qu’elle lie à la cinémathèque, ses débats et à la liberté.
Défantasmer la ville
Aujourd’hui, les jeunes réalisateurs algériens estiment ne pas avoir été élevés dans une culture du cinéma mais plutôt avec celle de la télévision. Il s’agit donc pour eux de créer le cinéma algérien. Le webdocumentaire qui permet à leurs quatre films de s’articuler, est inédit par sa forme. Celui-ci permet de palier le déficit de salles de cinéma et de s’inviter dans le salon des Algériens.
Répondre à un besoin d'images, aussi. Yanis Koussim, le réalisateur d'un des documentaires d'Un été à Alger (La nuit) témoigne d'une réelle responsabilité vis-à-vis du pays, «Il faut