La France dispose d’excellents enseignants, certains sont même exceptionnels. Pourtant, ce qui saute aux yeux de tout étranger s’intéressant aux questions d’éducation dans ce pays, c’est la pression à laquelle les jeunes gens sont soumis par une culture impitoyable et parfois humiliante dont est absente toute notion de motivation individuelle. Une culture de l’excellence, certes, mais qui enfonce aussi les élèves les plus faibles plutôt qu’elle les aide à s’en sortir. Une culture qui tient en trois mots : « Vous êtes nuls ! »

Les effets sont clairement visibles. Un nombre croissant d’études internationales montrent que, comparés à leurs semblables en Europe et même au-delà, les jeunes Français manquent de confiance en soi et sont terrifiés à l’idée de faire des fautes. Globalement, dans les salles de classe de l’Hexagone, les relations avec les enseignants sont plus tendues qu’ailleurs, avec des élèves qui se plaignent régulièrement que leurs professeurs ne sont pas à l’écoute et ne prêtent guère attention à leur bien-être. Cette atmosphère malsaine est en partie responsable des performances très médiocres des jeunes Français dans les évaluations internationales. Cela se manifeste par un taux de redoublement trois fois plus élevé que la moyenne internationale et un système de notation qui n’hésite pas à mettre 0 (voire une note négative) à une mauvaise copie quand, par ailleurs, une copie parfaite ne mérite même pas un 20 sur 20.

Pourquoi la France persiste-t-elle dans cette v