Réalisateur «guérilla» et autodidacte, Djinn Carrénard a prouvé avec Donoma qu'on peut faire du bon cinéma sans moyens. Un premier film qu'il a écrit, réalisé et produit en 2009. Et dont «Libération» rendait compte dans son édition du 23 novembre. Il interviendra au Forum Île-de-France à Vitry-sur-Seine pour répondre à la question : «Le cinéma, ça s'apprend ?».
Vous avez commencé à réaliser sans avoir étudié le cinéma. Cela vous a-t-il manqué et pensez-vous que le cinéma s’apprend ?
Au sens large oui. Mais aussi bien réaliser que jouer d’ailleurs. Je pense que l’on peut apprendre par ses propres moyens. Par exemple, le fait de ne pas faire d’école me donne l’opportunité de ne jamais terminer mon apprentissage. Quand vous obtenez votre diplôme, vous avez l’impression d’avoir fini d’apprendre, alors que le métier de cinéaste fait partie de ceux où il est capital de continuer à apprendre durant toute sa carrière.
Comment continue-t-on à apprendre ?
Je vais vous donner un exemple. La direction d'acteur n'est pas quelque chose qui s'apprend à l'école alors que je dirais que ça constitue 75% du boulot de réalisateur. On ne peut pas aller bien loin avec des comédiens qui jouent mal. Quand j'ai commencé à apprendre la réalisation, j'ai eu envie d'apprendre la direction d'acteur. Je me suis donc inscrit à un cours de comédie, en tant que comédien, afin de me mettre à leur place et d'élaborer une façon de leur parler et les diriger.
Il y a aussi une grande partie du métier qui s'apprend sur le tas. C'est dans cette optique que nous