Eric Corijn est philosophe de la culture et sociologue en urbanisme à l’Université néerlandophone de Bruxelles. Également membre fondateur de Cosmopolis, le laboratoire d’études urbaines dans la capitale belge, il s’interroge sur l’évolution des mutations culturelles et sociales actuelles dans les villes. Dans le cadre du Forum Libé à Lille «Culture, une valeur ajoutée? » les 28 et 29 juin, Eric Corijn débattra sur le thème «Politiques culturelle et politiques sociales, chacun son camp ?».
Politiques culturelles et politiques sociales vont-elles de pair ?
Dans un Etat nation, la culture est le ciment présumé de la société. C’est par le biais d’une communauté culturelle qu’on accède à la citoyenneté et à la participation politique. Mais avec la mondialisation et l’urbanisation croissante, la question sociale se pose de plus en plus au niveau de la ville. Tout cela implique une approche multiculturelle des politiques sociales et culturelles. Une ville s’envisageant différemment d’un pays, il faut se détacher des anciennes conceptions et penser l’intégration urbaine de façon multiculturelle.
Les politiques culturelles changent donc d’échelle, du pays à la métropole ?
Un pays, c’est un territoire avec des frontières, tandis qu’une métropole est un nœud dans un espace de flux relié à d’autres nœuds. En tant que centre d’interactivité, la métropole supporte de nombreuses tensions, toujours confrontée aux influences venues de l’étranger. Mais la métropole offre aussi une ouverture plus directe sur le monde, alors que le pays se situe quelque part entre le local et le monde. Par exemple, en 2004, le programme Lille capitale e