Invité au Forum Ile-de-France de Libération, le rappeur Mokobé s’est fermement opposé à certains propos tenus par Alain Finkielkraut. Lorsque le philosophe parle, l'artiste joue avec ses écouteurs. L’intellectuel lit pendant que l’artiste s’adresse à son auditoire exalté. Explications d’un enfant des quartiers de Vitry.
En guise de conclusion à la conférence, tu as encouragé Alain Finkielkraut à « rester à la maison ». Qu’entendais-tu par-là ?
J'ai simplement voulu ironiser sur le fait qu'il restait ancré dans ses certitudes, que personne ne le ferait bouger sur ses positions. Pas forcément parce qu'on a tort, mais juste parce qu'il pense avoir toujours raison. Si tu viens à un débat, en partant du principe qu'il ne sert à rien de débattre, autant ne pas se déplacer. Je l'ai bousculé. C'est un jeu et il le sait très bien, lui-même est un provocateur. On s'est serré la main après la conférence. Il m'a souri, et m'a dit : « bien joué ». Tout le monde s'attendait à ce que nos positions soient radicalement opposées, que ça « clashe » entre nous. Ça n'a pas loupé. J'ai du respect pour l'intellectuel qu'il est, mais à aucun moment il ne s'est adressé à moi. Pas une fois, il ne m'a regardé ou n'a cité mon nom. C'est comme si je n'existais pas, que je ne valais pas la peine d'être écouté. C'était l'occasion de me faire entendre.
On te sent frustré par la teneur du débat… Penses-tu qu'il y a eu amalgame entre cultures, immigra