Hérité de l’élan de la décentralisation des années 80, le centre d’art contemporain de Vitry-sur-Seine fête ses 8 ans cet automne. Avec 70 000 visiteurs annuels (60 % sont val-de-marnais, 40 % Parisiens ou nationaux) et une programmation exigeante (Annette Messager, François Morellet, Cyprien Gaillard...), le MAC/VAL a su s’attirer respect et sympathie de ses pairs et du public.
«Même de ceux-là qui n’y ont jamais mis les pieds ! »
s’amuse Alexia Fabre. Explication d’un paradoxe et d’une
«culture pour tous»
qui reste à réinventer.
Alexia Fabre, conservatrice en chef du musée d'art contemporain de Vitry. Juin 2011. Photo Ginies / SIPA.
En tant que directrice d’un musée de banlieue, il est difficile d’échapper à la question de la démocratisation et de la politique envers les publics. Révélateur... et énervant ?
Mais ce sont de bonnes questions... il faut les poser ! Même s’il est vrai que cette interrogation montre aussi la permanence de certaines idées préconçues. Car finalement, la question de la politique des publics ne se pose pas qu’en banlieue : nous sommes tous démunis face à l’art contemporain. C’est un art qui nécessite une médiation, où qu’il soit présenté. Combien de fois ai-je vu, dans des expositions à Paris ou ailleurs, des spectateurs errer d’une salle à l’autre, en l’absence de clés pour appréhender les œuvres? Pour autant, nous sommes liés à ce territoire de Vitry-sur-Seine. Le MAC/VAL est le premier musée d’art co