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Jean-Paul Huchon : «J'aurais aimé que les politiques se mêlent plus de rock»

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Événementsdossier
«Antisocial» est son morceau de référence. Le président du conseil régional d'Ile-de-France était l'invité de «You rock !» au Forum de Vitry, un débat sur mesure.
par par David De Araujo
publié le 23 juin 2013 à 19h59

On l’imagine mieux discourir à la tribune du Conseil régional d'Ile-de-France que pogoter sur du Misfits. C’est vite oublier à quel point Jean-Paul Huchon vibre lorsqu’on lui parle de sa passion pour la musique en général, le rock en particulier. C’est un Président de région version weekend que nous croisons au Forum Ile-de-France de Vitry. Le temps d’un intermède musical, on oublie les meetings de campagne.

Etre « rock », à l’époque où la musique consiste en deux brèves dans la plupart des quotidiens… n’est-ce pas un concept devenu complètement désuet ?

Je crois que c’est l’inverse. Pour les jeunes que je rencontre durant les festivals ou dans les salles de spectacles, les concerts sont parmi les moments les plus importants et dépassent largement toutes les émotions. Je me souviens être moi-même allé au festival de l’île de Wight, c’était un moment historique ! On découvre chaque jour, notamment dans Libération, de nouveaux groupes intéressants. Ils sont signalés et présentés, même lorsqu’ils sont méconnus.

Aujourd’hui, la musique ne s’est pas affadie. Elle est présente dans notre vie. Quand j’étais patron du Crédit Agricole pendant 3 ans, j’avais un chauffeur. La première fois que je lui ai demandé de passer un de mes disques, il a écouté, puis m’a dit : « Mais vous êtes fou ? Votre prédécesseur n’écoutait que de l’opéra ! » La musique accompagne tous nos mouvements, nos activités. Mais il faut faire attention qu’à force de téléchargements, on ne fasse pas disparaître le fondement même de la vie des artistes.

Mais finalement le téléchargement, même illégal, n’est-il pas un mal pour un bien ? L’accès illimité à la musique produit des jeunes générations parfois plus cultivées que les précédentes…

Je suis d’accord. Mais en même temps, c’est prendre le risque de créer ce que Robert Crumb (scénariste et dessinat