Berlinde de Bruyckere nous attend devant le pavillon belge de la biennale d'art de Venise en compagnie de Caroline Lamarche. «Je lui ai demandé d'être là pour me soutenir car je ne suis pas très sûre de mon français», explique l'artiste flamande qui représente la Belgique en 2013. Caroline Lamarche, romancière francophone très attentive à l'univers des arts plastiques, a écrit plusieurs textes pour elle. Une amitié est née, qui se moque bien des barrières linguistiques.
Dialogue. Ainsi va la vie culturelle et artistique en Belgique. Des lois, des institutions, des décrets, des découpages savants établis pendant de longues nuits de discussion-marathon au plus haut niveau de l'Etat ont accouché d'une organisation complexe où la culture n'est plus gérée au niveau national mais bien par les gouvernements communautaires francophone, néerlandophone et germanophone. Et les artistes passent leur temps à brouiller les pistes en travaillant les uns avec les autres sans se soucier de ces frontières linguistiques intangibles, mais bien présentes au niveau politique.
Communautarisée, la culture belge vit à des rythmes différents entre le nord et le sud. Mais elle rassemble autant qu’elle sépare. Instrumentalisée par les uns, désireux d’en faire le fer de lance de leur combat nationaliste, elle est défendue par les autres, qui n’entendent pas laisser les premiers faire ainsi main basse sur un domaine ouvert à tous.
Après un éloignement de plus e