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Culture et politique : «Je t'aime moi non plus»

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Samedi matin, en débat d'ouverture de son Forum lillois, «Libération« proposait de rassembler ses invités autour de la question «Culture, le grand silence politique ?» Une histoire de séduction, de haine et de dépendance.
publié le 29 juin 2013 à 12h14

«Les acteurs culturels ont besoin du politique, mais le politique a aussi besoin de la culture». A entendre Richard Miller, ancien ministre wallon des Arts et sénateur de communauté, politique et culture font plutôt bon ménage. Pourtant, entre les deux, le dialogue n'est pas toujours simple. En témoigne le débat du Forum de l'Eurométropole à Lille, Culture, le grand silence politique?, auquel il participait, entouré de Elaine Ayotte, membre du comité exécutif de la ville de Montréal, responsable de la culture, du patrimoine et du design et Joachim Lafosse, réalisateur et scénariste. De l'artiste aux pouvoirs publics, les mots, les univers, les valeurs divergent. Et les visions peinent à se croiser.

Il faut dire que la notion de culture, polysémique et protéiforme, ne se laisse pas saisir facilement. Le politique a mis du temps avant de s'en emparer. «L'implication de l'Etat dans la culture est relativement récente», souligne Elaine Ayotte. Au Québec, elle remonte aux années 1960, décennie de la «Révolution tranquille». Une évolution également constatée par Richard Miller : «Les villes sont devenues pluriculturelles et la question des pratiques culturelles a revêtu une importance politique.»

«(...) La fonction de l’artiste est au contraire d’exploser la question identitaire»

Mais, le politique sait-il seulement ce qu'est la culture? Et dispose t-il de suffisamment de connaissances pour en juger? Joachim Lafosse, un brin provocateur, en doute. Il regrette que les décideurs ne s'interrogent pas davantage sur ce qu'elle recouvre. Et s'ar