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«La culture n’est plus une priorité politique»

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Maryvonne de Saint-Pulgent, invitée à débattre sur les difficultés financières de la culture, dénonce un «culture bashing», sans épargner la politique culturelle française.
publié le 29 juin 2013 à 18h25

«Dépôt de bilan pour la culture?» La question, au programme du Forum Libération de Lille, portait à la sinistrose. «On aurait pu intituler ce débat : « nouvelle donne culturelle »» relativisait la spécialiste de l’économie de la culture Françoise Benhamou. «On ne peut pas parler de faillite» abondait Maryvonne de Saint-Pulgent. La conseillère d’Etat, aussi présidente du Conseil d’Administration de l’Opéra-Comique, à Paris, partage néanmoins un regard sans concession sur la politique publique de la culture.

Vous dénoncez l’absence de critère pour définir le champ de la politique culturelle publique : navigue-t-elle à vue?

En matière culturelle, il n’y a plus aujourd’hui de vision globale sur ce qui doit être financé par les pouvoirs publics. En d’autres termes, ce qui doit relever de la politique culturelle publique n’est pas clairement établi. L’état est étranglé par des problèmes budgétaires à court terme et ne prend pas le temps de faire face aux mutations du champ culturel. Ce qui mène à des situations sujettes à polémique : récemment, le financement partiel de la tournée de Johnny Halliday par des collectivités territoriales a fait scandale...

Mais l’Etat n’ayant plus autant d’argent qu’avant, il faut bien faire des choix. Sur quelle base? Ce qui guide les attributions des financements, ce sont des critères d’ancienneté, d’âge, mais aussi la capacité à négocier. Qui a les moyens de convaincre ? C’est cette question qui guide les arbitrages. On peut dire, en effet, que le ministère de la Culture a des critères qui ne relèvent pas du cha