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L’autorité, matière à discussion à l’école

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Événementsdossier
publié le 6 août 2013 à 19h06

C'est arrivé sournoisement : un jour, il a fallu «restaurer l'autorité à l'école». Depuis Jack Lang, tous les ministres de l'Education nationale ont répété ce mantra, le plus souvent après un fait divers. Le syntagme est devenu une obligation intégrée, qui revient sans qu'on ait besoin d'y penser. Vincent Peillon, par exemple, l'a déclamé dès son entrée en fonction. L'autorité à restaurer va de pair avec une violence scolaire, toujours en hausse, et un «niveau qui baisse», depuis la naissance de chacun. L'autorité, donc. A restaurer. A l'école. OK. On ne va pas discuter, même si depuis vingt ans les statistiques montrent que l'augmentation des conseils de discipline file le vertige. A cause de la violence ? «Non», dit un parent d'élève : «Un sixième était sorti s'acheter à manger : il avait oublié sa carte de cantine. Le lendemain, il a déjeuné à la cantine, mais sans sa carte. Il est passé en conseil de discipline.» L'établissement cherchait-il à se couvrir, en cas d'accident ? Christophe D., instituteur : «Le directeur nous interdit d'autoriser les enfants à aller aux toilettes pendant les cours, de peur qu'ils tombent dans l'escalier. Quand il neige, on leur explique comment se forme la neige, mais ils n'ont pas le droit d'aller jouer dehors, car ils pourraient glisser.» Philippe Mangeot remarque : «les gamins de la Guerre des boutons seraient en taule aujourd'hui, alors que Louis Pergaud a conçu son roman comme un récit d'