«Les programmes politiques, c'est vendre du rêve !», affirmait Daniel Cohn-Bendit samedi matin au Forum «Quelle énergie !» de Toulouse. Rédacteur en chef invité de l'événement, il débattait du «dérèglement du climat politique» avec Delphine Batho, Pierre Cohen, Dominique Reynié et Nicolas Demorand. Vendre du rêve pour assurer l'avenir et miser sur l'énergie de la jeunesse : c'est ce qu'il a rappelé durant cet échange, et tout l'objet de l'appel qu'il a coécrit avec Yannick Jadot dans «Libération», publié ici dans son intégralité.
Parler d'énergie, celle que l'on produit, celle que nous consommons, oblige à se poser la question de l'énergie politique et citoyenne. Le mot «énergie» ne vient-il pas du grec «energeia» que l'on peut traduire par «force en action» ? Bouger, se bouger, faire bouger les choses, les hommes, les femmes et la cité : la question s'impose, urgente. Et cet appel vise précisément à (re)mobiliser tous ceux qui ont envie de faire évoluer la France et qui, souvent, le font déjà dans leur coin, autour d'eux, sans nécessairement savoir que d'autres agissent de la même manière à quelques kilomètres de là. Remobiliser les énergies, donc, mais aussi les fédérer : c'est la grande perspective politique des années à venir que Libération entend organiser concrètement à travers la France.
Il faut cependant d’abord dresser le constat