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TRIBUNE

Qu'aurait pensé Diderot du présent ?

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Geneviève Cammagre, maître de conférences en lettres modernes, s'interroge sur la façon dont Diderot aurait appréhendé le monde d'aujourd'hui.
Le buste de Denis Diderot sculpté par Jean-Antoine Houdon. (Photo bertrand Langlois. AFP)
par Geneviève Cammagre, maître de conférences en lettres modernes
publié le 7 octobre 2013 à 15h51

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Comment Diderot aurait-il pensé le monde dans lequel nous vivons ? Aurait-il été surpris par la montée des intégrismes, par le retour des questions religieuses ? Aurait-il eu le sentiment que les lumières de la raison s’éteignaient ?  Il est impossible de projeter un homme de la seconde moitié du XVIIIème siècle dans notre époque. Mais à coup sûr, la question de l’avenir était pour lui essentielle. Il vit en un siècle de catholicisme, certes attaqué, mais toujours très puissant : l’athéisme matérialiste de sa

Lettre sur les aveugles

l’a conduit au donjon de Vincennes, il a enduré les tempêtes qui ont menacé

l’Encyclopédie

. S’il n’a pas choisi l’exil comme un Voltaire, il a gardé en réserve ses écrits les plus audacieux, confiant dans la «postérité», dans les hommes de l’avenir qui, eux, pourraient digérer une nourriture trop forte pour les hommes du présent.

Sa confiance était justifiée, nous qui sommes sa postérité pouvons le lire, l’étudier, l’enseigner. Dans les sociétés occidentales, l’athéisme n’est pas passible des foudres