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Forum de Toulouse Midi-Pyrénées

L’énergie des quartiers : le grand gaspillage

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Pour le sociologue Michel Kokoreff, les cités débordent d'énergie, qu'il faudrait enfin reconnaître et non plus gaspiller.
Street art. (Photo Joël Saget. AFP)
par Michel Kokoreff, sociologue
publié le 8 octobre 2013 à 16h20

> Michel Kokoreff sera présent au Forum «Quelle énergie !» organisé par Libération les 12 et 13 octobre à Toulouse. Venez échanger avec lui sur la banlieue et son énergie. Plus d’infos ici.

Les quartiers populaires et les populations qui y vivent sont perçus sous l’angle du négatif. Ils sont caractérisés par l’accumulation des problèmes sociaux aggravés par la ségrégation et la discrimination raciales, sans parler de l’abstention électorale. Pourtant, ils ne manquent pas d’énergie, de ressources, de potentialités d’action créative et innovante portées par les habitants et divers acteurs sociaux, culturels et politiques. Mais cette dynamique reste largement invisible, voire sous-estimée. De fait, elle se heurte à bien des obstacles : prégnance des faits divers dans la construction de l’image des banlieues, rigidités institutionnelles, inerties bureaucratiques, sentiment d’impuissance des intervenants sociaux, etc. Dès lors le problème se déplace : il n’est plus seulement social, urbain ou sécuritaire, mais d’ordre politique. Car La compréhension des processus «lourds» qui contribuent à la déstructuration des quartiers n’empêche pas d’en saisir les forces qui se heurtent à bien des freins conduisant au gaspillage de l’énergie sociale qui en émane.

Depuis plus trente ans que la question des banlieues s’est imposée sur le deva