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TRIBUNE

La justice sociale, un vœu pieux

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Auteurs de «la Violence des riches», Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot dénoncent une justice à deux vitesses, qui s'acharne sur les plus pauvres et ferme les yeux sur les méfaits des riches.
Les sociologues Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot. (Photo Johanna Bourgault)
par Michel Pinçon, sociologue et Monique Pinçon-Charlot, sociologue
publié le 14 octobre 2013 à 16h47

> Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot seront présents au Forum «A bas la crise !» organisé par Libération le 19 octobre à Paris. Entrée libre, plus d’informations ici.

Comment peut-on espérer une justice sociale alors que les institutions qui seraient en mesure de la contrôler relèvent d'une justice de classe à la faveur des puissants ? Nicolas Sarkozy a dénoncé «la fraude à la Sécurité sociale» qui serait «la plus terrible et la plus insidieuse des trahisons de l'esprit de 1945», c'est-à-dire du programme du Conseil national de la Résistance. «C'est la faute qui mine les fondements même de la République sociale», a-t-il ajouté. Mais il parlait ainsi contre son camp. Les allocataires fraudeurs ne représentent que 1%, soit 200 millions sur les 20 milliards d'euros de la fraude. Selon la Sécurité sociale, 80% des fonds disparus correspondent au travail dissimulé des salariés non déclarés par leurs employeurs.

Bernard Arnault a fait parler de lui en sollicitant la nationalité belge, celle d'un pays où le capital est bien moins taxé que le travail, ce qui permet aux rentier