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TRIBUNE

Quand la sexualité ne dit pas son nom

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Événementsdossier
L'auteure du roman «Avoir un corps» détaille son intérêt pour la sexualité «invisible».
L'écrivain Brigitte Giraud. (Photo Miguel Medina. AFP)
par Brigitte Giraud
publié le 23 octobre 2013 à 10h00

> Brigitte Giraud sera au Forum «Le corps, quel engin !» organisé par Libération à Montpellier les 8 et 9 novembre. Plus d’informations ici.


Ce qui m'intéresse dans la façon d'aborder la sexualité, notamment dans mon dernier roman Avoir un corps, est de la laisser surgir, intuitivement, de manière non frontale et plus symbolique qu'explicite. J'aime la façon dont la vie sexuelle se glisse dans la vie quotidienne, hors des moments où les personnages font l'amour. La sexualité m'intéresse, du point de vue de l'écriture, quand elle est quasi invisible ou ne dit pas son nom.

L'enfance m'intrigue plus particulièrement, que ce soit au moment où la narratrice découvre, sans le comprendre, le conte Peau d'Ane ou quand elle joue avec son frère aux premiers jeux «interdits», dont cette séance, enfermés dans la chambre, avec les menottes du père policier.

M’intéresse aussi l’ambiguïté sur la sexualité des garçons, le regard que pose la narratrice sur son frère marchant en escarpins avec du rouge à lèvres et mimant les attitudes féminines. Une autre scène du roman est un moment fondateur, avec le cousin Olivier, qui finit par montrer ses fesses et révèle la mollesse de la chair ainsi que les marques des coups de ceinture du père.

Je m’inte