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Vous avez dit «immortel» ?

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Événementsdossier
Avec sa fondation SENS, Aubrey de Grey cherche à repousser les effets du vieillissement. Pour lui, il ne s’agit pas de rendre les humains immortels, mais de les maintenir en bonne santé.
Une peinture de Huang Shaoqiang. (Photo Bobby Yip. Reuters)
par Aubrey de Grey
publié le 23 octobre 2013 à 15h56

> Aubrey de Grey sera au Forum «Le corps, quel engin !» organisé par Libération à Montpellier les 8 et 9 novembre. Plus d’informations ici.

Comment définir l’immortalité ? Pour les cellules, il s’agit de la capacité à se diviser, encore et encore, sans aucune limite. Mais pour les êtres humains, ou tout autre animal complexe, il s’agit non pas d’une capacité, mais d’une incapacité – l’incapacité à mourir. C’est pourquoi, bien que l’immortalité des cellules soit liée aux recherches médicales sur le retardement du vieillissement, ce n’est pas le cas de l’immortalité des personnes : il s’agit de religion, pas de technologie. Ce n’est ni mon travail, ni celui des autres chercheurs en médecine.

Ce n’est pas le seul problème quand on utilise le terme «immortalité» pour évoquer la recherche médicale visant à repousser le vieillissement. Avec la fondation SENS research, par exemple, nous ne travaillons ni sur l’immortalité, ni sur la longévité. Non : nous travaillons sur la santé. Nous recherchons de nouveaux traitements permettant de retarder les maladies et handicaps actuellement liés au grand âge, afin que les humains puissent rester jeunes plus longtemps qu’aujourd’hui.

La maladie, un moindre mal ?

La seule différence entre notre travail et toute autre recherche médicale est que nous croyons que notre approche peut rencontrer bien plus de succès que tout ce qui a été tenté d