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TRIBUNE

L’érotisation des corps a pris le pas sur la procréation

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Fesses, seins, vulve : selon les époques, les représentations du corps féminin ont tour à tour valorisé - et minimisé - ces attributs, comme l'explique José Horácio Aboudib, président de la société brésilienne de chirurgie esthétique.
par José Horácio Aboudib, Président de la société brésilienne de chirurgie esthétique
publié le 30 octobre 2013 à 11h23

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Une grande part de l’histoire des civilisations a été racontée, comprise et interprétée à travers les images des corps, le plus souvent féminins, sculptés ou dessinés par tous les peuples. C’est une donnée systémique : tous les peuples, toutes les civilisations s’y sont essayés. Le culte du corps et son érotisation sont une constante sur toute la planète, partout où l’homme s’est installé.

Quelle partie du corps attire l’attention ? Cela a un peu changé avec le temps. La Vénus de Hohle Fels (40.000 avant Jésus-Christ) présente des seins proéminents et une vulve très visible. Le postérieur est à peine naissant. La Vénus de Willendorf (24.000 avant Jésus-Christ) est sur le même schéma : des seins hypertrophiés, une vulve mise en évidence et des fesses insignifiantes. Jusqu’ici, les attributs féminins appréciés sont en lien direct avec la reproduction. Beaucoup plus qu’avec une quelconque valeur esthétique. Même la Vénus de Milo représente une silhouette féminine au postérieur caché. La première sculpture à mettre en avant cette partie de l’anatomie féminine est la Vénus de Callipigia (200 avant Jésus-Christ).

A partir de cette époque, la vulve s’efface peu à peu, les seins restent