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TRIBUNE

D’homme à femme, d’un corps à l’autre

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Événementsdossier
Il y a quelques années, l'architecte Olivia Chamont vivait dans un corps d'homme. Avec «cinquante ans de retard», elle a décidé de le transformer, pour être reconnue femme.
Homme et femme masqués à Venise. (Photo Damir Sagolj. Reuters)
par Olivia Chaumont, Architecte et urbaniste
publié le 5 novembre 2013 à 16h17

> Olivia Chaumont sera au Forum «Le corps, quel engin !» organisé par Libération à Montpellier les 8 et 9 novembre. Plus d’informations ici.

Toucher à son corps pour qu’il soit plus fort, le modifier pour qu’il soit plus jeune, plus beau est une chose aujourd’hui banale. Mais le transformer parce qu’il ne correspond pas à ce que l’on est au plus profond de soi l’est déjà moins.

J’ai vécu cette transformation. Je suis passée d’un corps à l’autre… De celui d’homme à celui de femme. J’ai vécu cette nécessité d’abandonner un corps qui ment pour retrouver celui qui permet d’être vraie. Une urgence. Un besoin vital au fil des ans. Abandonner un corps qui empêche d’être reconnue pour ce que l’on est. Si je n’avais pas de doute sur mon genre féminin, mon corps m’interdisait d’être reconnue comme femme. Et comme mon genre n’allait pas changer, c’était à mon corps de le faire.

J’ai ainsi abordé les terres inconnues de la féminité. Je suis devenue femme avec cinquante ans de retard. Je connais à présent les différents regards suivant que l’on est reconnu du genre masculin ou féminin. Le monde selon qu’on est homme ou femme. Une façon nouvelle de vivre le rapport entre les sexes, les dyssymétries et les inégalités. La variation des rapports de pouvoirs. Avec ce que cela a de beau et d’insupportable.

> Venez débattre sur le thème «Le genre d’apr