
La liberté d’expression n’est rien sans l’expression réelle de la liberté. Tous les bla-bla de salon sur cette liberté ne sont que du vent, qui sans la pratique ne va nulle part et ne soulève rien. Ce n’est que de la masturbation, qui exploite l’art comme un miroir et non comme un billet vers une destination inconnue.
Voici ce que l’art de la performance a de meilleur : piloter consciencieusement mon corps - véhicule vers une destination incertaine - dont le design, l’ingénierie et la propulsion sont calculés, mais dont la trajectoire et les conditions du voyage sont une surprise pour tous, y compris le pilote.
Les gens ne veulent pas le meilleur burger de leur vie, mais celui qu’ils connaissent déjà. C’est ainsi que McDo fonctionne, et c’est ce que semblent vouloir les profiteurs du marché de l’art - une recette qui marche. «On veut encore plus de ce truc d’avant ; on aime parce que ça a eu du succès».
En tant qu’artistes, nous nous devons d’échouer parfois à produire un travail de bon goût, acceptable et satisfaisant. Nous devons nous mêler de la recette avec nos méthodes, afin que le résultat soit neuf, au risque d’un goût atroce. Nous devons mettre nos réputations à l’épreuve. Même si nous savons ce que vous voulez, nous ne devrions pas vous le fournir.
Une bombe
La France a cela de particulier qu’elle offre aux artistes, à qui les produit et à qui les montre, de grandes possibilités de subventions. Mais dans le contrat, il y a des clauses écrites en tout petit. Parfois, on doit lire